Laval Virtual 2011 1/2 : Les dispositifs immersifs

Pour la première fois j’ai réussi à me libérer pour assister a cette grande messe du virtuel. J’avais prévu deux jours de présence sur le salon pour avoir le temps de flâner, de discuter avec les exposants, bref de fouiller cette édition à fond.

Avec le recul, deux jours me semble un minimum autant pour voir les stands que pour s’octroyer le temps de suivre un ou deux showroom.

Première impression quand on arrive : whaoooouuuuu. Des écrans énormes, dont le plus grand du monde en LED : 152″. Une tuerie, tout en 3D FullHD.

Il faut dire que la majorité des exposants sont des PME qui sont, plus ou moins directement, sous traitant d’énormes entreprises travaillant dans l’automobile, l’aéronautique ou l’industrie pétrolière. Du coup les projets se chiffre en centaines de milliers d’euros ! Immersion, une entreprise basée à Bordeaux, est spécialisée dans les affichage échelle 1 ou les dispositifs immersifs grandeur nature. Le fameux écran 152″ était sur leur stand, ils font de la maquette 3D taille réelle pour des hélicoptères ou des voitures pour vous donner une idée…

Bref on ne joue pas dans la même cours !

Les dispositifs immersifs

Bizarrement, à Laval il n’y avait pas de mondes virtuels à proprement parlé. La communication de l’événement est basé sur la “Réalité Virtuelle” – que celui qui comprends ce terme lève le doigt – moi j’avais compris réalité augmentée, mondes virtuels et seriousgame. Au final très peu de RA, beaucoup d’environnements 3D mais quasiment aucun avatar.

Il y avait sur le salon OpenSpace3D et 3Dvia qui sont deux moteurs 3D mais aucun des deux ne propose de solutions pour faire un environnement immersif multi-utilisateurs, modifiable par l’utilisateur final et avec de la VoIP intégrée sans “développement spécifique soutenu par un projet financé”. Pire ils n’en comprennent pas l’utilité !

J’ai cherché dans le salon, les quelques start-up qui développent du monde 3D sont dans le même positionnement. Incompréhensible.

La 3d architecturale d’Enozone est en vision première personne, ou en caméra fixe. De la maquette 3D très jolie mais aucune interaction n’est possible avec celle ci et pas moyen de la visiter avec ses amis/voisins.

Au delà d’Enozone, qui sont d’ailleurs plus ouvert que certains à la discussion sur ce thème, tous les exposants étaient dans cette logique. De la 3D 1.0 pour reprendre le terme à la mode. C’est beau, mais impossible de “l’augmenter” comme dirais Loïc Haÿ. Du site vitrine, en 3D, mais désespérément figé.

L’apologie du showroom

Immersion dont je vous parlais plus haut font des reproductions à l’échelle 1 d’hélicoptère, ils affichent le tout dans une salle géante chez eurocopter. Et?

Et c’est tout, chacun vient avec sa feuille de papier/son laptop pour noter, dans son coin, les modifications à apporter. Je ne sais pas pour vous mais moi cela me semble totalement ahurissant à l’ère du websocial !

De même dans les projets de médiation, on ne trouve jamais de notion de codesign. #WTF

Autre chose pour clore ce premier billet sur Laval Virtual, j’y ai vu beaucoup, vraiment beaucoup, de lunettes 3D. Autant je crois beaucoup à l’apport de la 3D comme interface autant l’apport de ces lunettes me paraît un peu faible par rapport à l’inconfort engendré par celles ci. D’autant que souvent le résultat est plutôt décevant. Ou alors les lunettes vraiment énormes !

Le seul dispositif bluffant et collaboratif est un prototype exposé par Immersion. C’est une table tactile, avec écran 3D et caméra infrarouge et head tracking. De sorte que, où que vous soyez, vous avez la 3D orientée vers vous et qui “sort” de la table ! Un peu comme la table que l’on voit dans Avatar.

Mais le prix de ce genre de dispositif est probablement astronomique, et je ne suis pas sur que l’apport réel vaux une dépense si importante en production. Après c’est un proto, et c’est de la R&D mais quid des usages réels ?

Pour conclure ce premier article sur LavalVirtual édition 2011 je dirai que je suis mitigé. Etonné de ne pas avoir vu de projet plus participatifs, plus orienté vers l’utilisateur lambda. Effectivement le coté technique est super bluffant, même si je me rend compte que ce billet ne le reflète pas trop, mais je suis vraiment déçu de ne pas voir progresser les usages. C’est encore et toujours du showroom 1.0. Du joli showroom, mais du showroom figé…

Finalement je me dis que ce que nous faisons avec SecondLife ou OpenSim et nos budget ridicule ne font pas si pâle figure même si, effectivement, nos écran sont plus petit !

NB : Un billet sur les seriousgame et les dispositifs de formations de Laval sera publié sous peu. Et, dans ce domaine, il y a eu de vrais usages innovants ! Stay tuned.