Coworking et rentabilité
Le coworking à un problème endémique: il n’est pas rentable. Il génère bien de la valeur ajoutée, sinon les espaces ne seraient pas en constante évolution, mais cette valeur est difficilement “monétisable”. Le coworking crée de la richesse humaine et intellectuelle, tous les coworkers le savent bien, mais la richesse pécuniaire, est, elle, plus compliquée à créer.
C’est une problématique que l’on connait bien au CoworkingLille, mais en revenant des conférences de Coworking Europe nous nous sommes rendus compte que tous les espaces av aient le même soucis.
Les solutions existantes
Certains contournent la problématique en ajoutant des services qui, eux, sont lucratifs. Nombreux sont ceux qui proposent des salles de réunions à louer, des bureaux clos pour les start-ups, un bar, une cafétéria etc.. Cette solution semble rentable, mais est assez lourde en terme d’investissement et de personnel.
L’autre solution adoptée – qui est parfaitement compatible avec la précédente d’ailleurs – est d’aller chercher auprès des acteurs publics ou privés des subventions. Que ce soit sous forme de liquidités ou d’avantage en nature comme, par exemple, l’usufruit d’un lieu.
Les espaces de coworking emblématiques, français ou européen, sont d’ailleurs souvent une subtile combinaison des deux: ils proposent des services en dehors du coworking pur et s’appuient sur des fonds externes.
La majorité des espaces fonctionnent comme cela, ou tendent vers ça.
Le nouveau modèle de CoffeeAndPower
Mais pas tous ! Dernièrement j’ai (re)découvert coffeeandpower. C’est un concept crée par Philip Rosedale, le créateur de SecondLife, son idée est vraiment bonne je trouve : plutôt que d’empiler les services il a choisi de ce concentrer sur la vraie valeur du coworking : la collaboration.
Parce que le coworking ne produit pas de valeur financière mais produit beaucoup de valeurs ajoutées, notamment en terme de productivité, d’accélération des compétences de ses membres et en capacité à travailler ensemble sur des projets communs.
CoffeeAndPower essaye de valoriser cet aspect du coworking en mettant en avant les compétences des membres sur une place de marché virtuelle. Les membres vendent leurs compétences et, de l’autre coté, les clients peuvent poster leurs desideratas.
L’espace se rétribue au passage via un système de monnaie virtuelle. L’espaces est gratuit mais plus vous votre activité croît plus les revenus du lieu aussi.
Je trouve l’idée assez géniale. Déjà parce que les tarifs d’entrée aux espaces sont bien souvent un frein à la découverte alors que par dessus tout les espaces ont besoin de membres. Ensuite parce que la vie d’indépendant est faite de telle sorte que les revenus n’étant pas réguliers, payer des cotisations mensuelles n’est vraiment idéal. Dans le modèle de coffee & power vous ne payez que si lieu vous rapporte sinon vous ne payez rien, pas mal non ?
Quelques réserves
– Le concept à été lancé il y a quelques mois, il est encore balbutiant. Je ne sais pas s’il est rentable… De plus, je n’ai pas fait le calcul mais le seuil de rentabilité doit être assez haut … Il faut donc probablement lever des fonds pour mettre ça en place, au moins le temps que le concept se lance.
– Les prix des prestas sont vraiment bas, les freelances sont en concurrence directe sur cette place de marché et cela tend à faire baisser les prix de manière drastique…
Quoi qu’il en soit Philip Rosedale nous montre qu’une autre voie du coworking est possible, et je doit avouer que cela m’a pas mal fait cogiter pour l’avenir de CoworkingLille !
PS : CoffeeandPower cherche des partenaires aux USA mais aussi, pourquoi pas, en Europe. Si ça vous tente !