Pourquoi les freelances sont aussi déprimés… ou pas

Je suis tombé hier, au fil de ma veille, sur un article de fastcompany qui a pour titre : “Why freelancers are so depressed”.

Un bon gros titre qui fait peur, qui fait buzzer et pleurer dans les chaumières, on se croirait sur TF1. Je vais me permettre dans ce billet de répondre à ce post, parce que je suis freelance depuis presque 5 ans maintenant et aussi parce les problématiques des nouvelles formes de travail m’intéressent beaucoup.

En gros l’article explique pourquoi être freelance c’est terrible en trois points, je vais les reprendre ici.

Une entreprise unipersonnelle

C’est pas vraiment un scoop mais quand on est freelance, on est … seul. A la fois “patron”, secretaire, comptable, commercial, ouvrier etc… Et il faut bien avouer que l’image de liberté que cela véhicule est un peu galvaudée.

Plus de patron, pas d’horaire, c’est vrai mais cela implique beaucoup plus que cela rapporte. Il faut se plier à une discipline, aller chercher des clients régulièrement, faire ses comptes, faire le boulot, le tout en même temps sous peine de voir son activité disparaître. On est bien libre de la faire comme on veut, mais il faut le faire.

Après des années de pratique, je pense qu’il vaut mieux payer pour externaliser des tâches – c’est le cas pour ma comptabilité par exemple. Je ne sais pas le faire, je le fais mal, pas assez souvent et en plus j’aime vraiment pas ça. Autant passer ce temps à aller chercher des nouveaux clients. Alors c’est sur ça se paye, mais je pense de plus en plus que ça vaut le coup. D’autant que le comptable donne des conseils, aiguille dans les situations délicates. Au final, avec de la pratique, on sait où aller chercher les infos et la solitude du début se fait moins sentir.

On est isolé, seul chez soi

Comme vous le savez probablement moi j’ai résolu le problème depuis 2 ans. Je vais bosser presque tous les jours au CoworkingLille j’y trouve des gens qui ont les mêmes problématiques professionelle que moi, du réseau local qui m’apporte du boulot, et un réseau social d’amis. Honnêtement, sans  vouloir la jouer guimauve, ça à changer ma vie. Je ne serait peut être même plus freelance si je n’allais bosser tous les jours au coworking.

J’ai structuré mes horaires, cadré mon activité et j’ai appris plus de choses en 6 mois que je n’en avais appris seul derrière mon pc à essayer de faire des tutos.

Travailler uniquement à la maison et malsain, je m’en rend compte maintenant. Et cela devient carrément impossible quand vous avez des enfants.

Regroupez vous ! Regroupons nous ! Pas besoin de beaucoup d’argent, pas besoin d’être dans une grande ville, juste aménagez vous un bureau avec 2-3 indépendants c’est déjà un comfort de vie et de travail incomparable ! Et vous verrez que naturellement les contacts s’organisent, que les contrats arrivent et que l’on monte des projets commun.

L’argent

C’est le nerf de la guerre, et c’est aussi le point noir de l’activité. Les problèmes d’argent sont récurrents  pour quasiment tous les indépendants. Il faut souvent “courir” après le paiement des clients. Il faut aussi accepter de vivre avec l’angoisse de la fin de mois. Être indépendant c’est accepter de vivre avec l’idée que vos revenus ne seront jamais fixe et jamais assurés. Il faut se battre tous les mois pour aller chercher des clients, faire des devis qui ne seront pas acceptés, et recommencer encore et toujours.

Le pire dans tout ça c’est que les revenus ne sont jamais, ou rarement à un niveau de salarié.

Oui, mais on est souple

Aucune mention de ça dans l’article de fastcompany, mais moi ça me paraît essentiel. C’est probablement même LE point positif de l’activité. Je pars en vacances quand je veux, je peut bosser ici ou là, peut importe. Si je veux bosser le dimanche plutôt que le vendredi rien ne m’en empêche. Et surtout, je travail sur des projets qui me plaisent, tout en consacrant du temps pour des projets persos, pour continuer à apprendre de nouvelles technos.

En conclusion, comme souvent, tout n’est pas noir ou blanc. Être freelance ça me plaît beaucoup mais il faut se battre pour exister. Cela ne rend pas depressif au contraire ce sentiment de contrôler vraiment son activité professionelle est assez plaisante. Et vous, vous vous sentez dépressifs ?